“Réduire les bandes terroristes”
Dans les jours qui suivent le Débarquement, la IIe division blindée SS Das Reich reçoit l’ordre de se positionner en Corrèze et en Haute-Vienne afin de lutter contre les «bandes terroristes». L’objectif est de réduire le soutien de la population locale aux maquis dans cette région, afin de réduire l’intensité de la résistance. Cette politique amène la Das Reich a multiplier les exactions jusqu’au 10 juin.
Le rassemblement de la population
Le 10 juin 1944, vers 14h00, des soldats du premier bataillon du régiment Der Führer de la division Das Reich pénètrent dans le bourg d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), tandis que le reste de l’unité encercle le village.
Après avoir ordonné à la population de se rassembler sur la place du champ de foire, et fouillé les maisons afin d’y trouver d’éventuels fuyards, les soldats séparent les habitants. Les femmes et les enfants sont d’abord conduit dans l’église, puis, les hommes sont répartis par petits groupes dans différentes granges.
L’exécution des hommes
Vers 16h00, l’ordre d’exécution est donné. Les 180 hommes, répartis dans six lieux d’exécution, sont fusillés, et les Waffen-SS, après avoir donné le coup de grâce à quelques blessés, déposent des fagots sur les victimes avant d’y mettre le feu.
Le massacre des femmes et des enfants
Dans le même temps, les soldats tentent de faire exploser la voûte de l’église, mais la charge déposée dans la nef n’est pas suffisante. Après avoir tiré des rafales de fusil mitrailleur à l’intérieur du bâtiment et lancé des grenades destinées à repousser les femmes et les enfants qui tentaient de fuir, ils amènent dans le bâtiment des meubles, du bois, de la paille afin d’y déclencher un incendie.
Seuls 5 hommes initialement rassemblés sur le champ de foire, et une seule femme ont échappé à la tuerie qui a coûté la vie à 643 personnes.
La majeure partie des soldats allemands quitte Oradour dans la soirée. Le lendemain, la Das Reich entame sa progression vers la Normandie, où les premiers éléments arrivent le 16 juin.
Après le massacre
Très vite, de nombreux hommages sont rendus aux 643 victimes du Limousin.
Dès le mois d’octobre 1944, sur proposition d’un notable local, le docteur Pierre Masfrand, une réflexion est initiée pour conserver les ruines du village martyr, et de reconstruire Oradour-sur-Glane “à côté”. Cette décision est actée par le classement par la loi du 10 mai 1946, qui voit la propriété des ruines confiées à l’État.
Par ailleurs, en mars 1945, lors de son passage à Oradour-sur-Glane, le Général De Gaulle consacre le village comme “symbole de ce qui est arrivé à la patrie elle-même”.
Pour en savoir plus:
Sarah FARMER, Oradour : arrêt sur mémoire, Paris, Calmann-Lévy, coll. « Essai/Histoire », 1994, 283 p.
Jean-Jacques FOUCHÉ, Oradour., Paris, Liana Levi, 2001, 288 p.
Robert HÉBRAS, Laurent BORDERIE, Avant que ma voix ne s’éteigne, Éd. Elytel, 2014.